Au plus près des sources iséroises : parenthèse au cœur du parc national des Écrins
- camille rebut
- 1 sept. 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 sept. 2023
Une envie de nature, de fraîcheur, de déconnexion et d'émerveillement nous a conduit tout droit au fin fond d'une vallée de l'Oisans. Direction la vallée du Venéon, située au sein du parc national des Écrins que nous avions découvert et adoré en 2020.
C'est à La Berarde, un petit hameau de montagne, relié a la commune de Saint-Christophe-en-Oisans, que nous avons décidé de planter notre tente pour deux nuits. Ce petit village est situé à 1700 m d'altitude et n'est accessible par la route qu'en été.
Là haut, pas de réseau, seules les montagnes pour nous divertir. C'est ce qu'il nous fallait pour nous retrouver et décompresser pour cette unique semaine de vacances estivale.
Le camping municipal dans lequel nous avons pu dégoter un super emplacement au bord de l'eau était un peu plus peuplé que ce que nous avions pu trouver 3 ans plus tôt à La Chapelle en Valgaudemar. Mais il y a tellement d'activités là haut que nous n'avons pas vraiment ressenti cette amat d'amoureux de la nature lors de nos balades. Nous avons en réalité passé la majeure partie de notre temps à nous balader à travers les chemins du cœur du parc national des Écrins.

Ces excursions à travers les vallées étaient rythmées par les cours d'eaux qui descendaient tout droit des glaciers dont nous avons pu suffisamment nous approcher pour apprécier leur splendeur, et dans le même temps leur souffrance. En effet, les prévisions Météo France annonçaient un Isotherme 0 degré situé entre 4000 m et 5000 m d'altitude, soit bien plus haut que les glaciers qui se trouvaient en face de nous....
Nous avons vécu 3 jours avec le bruit de l'eau issu de la fonte des glaces en continu dans nos oreilles, il était donc d'autant plus satisfaisant d'avoir la possibilité d'admirer les sources de ces courants.
Jour 1 : au bout de la vallée
C'est en fin d'après midi, après avoir installé notre tente et évité les grosses chaleurs de la journée que nous avons chaussé nos baskets, avec pour ambition d'aller au plus loin dans la vallée que ce que notre forme physique et nos capacités techniques nous le permettront.
En effet, nous avions prévu toutes nos excursions des vacances en mode trail (rando/course) et ainsi de ne partir qu'avec des gilets de 5 et 15 L. Cela inclut d'emporter avec soi le stricte minimum, c'est à dire une réserve d'eau suffisante, une couverture de survie, nos téléphones (pour prendre quelques photos à vous partager) et quelques pâtes de fruits et barres de céréales pour encaisser l'effort.
Nous avons donc enquillé presque 19 km à l'ombre des montagnes, alors que le soleil redescendait doucement derrière les crêtes affûtées caractéristiques des Écrins. Le parcours était agréable car très roulant (seulement 620 m de dénivelé positif) ce qui nous a permis de courir une majeure partie du temps.
Et on peut en voir des choses en 19 km ! En remontant Le Vénéon à travers la vallée, nous avons pu trouver ses sources : le glacier du Chardon, le glacier du Says et le glacier de la Pilatte.

Nous avons également admiré de nombreux chamois déambuler avec une facilité déconcertante dans les pierriers. Que ça fait du bien de se retrouver au beau milieu d'une vallée, à traverser les cours d'eaux et guetter les animaux qu'on entend !
Jour 2 : au pied de la Meije
La deuxième journée, nous nous réveillons sous une fine pluie et un brouillard assez bas. Nous décidons donc de ne pas précipiter notre départ pour les sentiers, le parcours prévu ne devant une nouvelle fois pas nous prendre la journée. Là encore, il n'est pas question de prendre le pique nique dans le sac, nous mangeons donc bien avant de partir et prenons les provisions que nous estimons nécessaires pour tenir environ 4 heures.
Le parcours du jour est similaire à celui de la veille en termes de distance, mais nous nous préparons cette fois-ci à grimper un peu plus : environ 1500 m de dénivelé positif. Nous changions également de vallon, puisque nous avons progressé ce jour là au sein du vallon des Etançons situé juste en dessous de la face sud de la Meije, célèbre sommet situé à 3984 m.
La technicité de ce parcours n'avait rien à voir avec la veille !
La première partie du parcours était plutôt simple. Depuis la Berarde, nous devions rejoindre le refuge du Chatelleret, situé à 2 225 m d'altitude.
La majeure partie du chemin était tracé au bord du lit du ruisseau. Nous avons donc beaucoup marché dans du sable, puis sur des chemins peu techniques.

Le refuge est fermé depuis fin juillet, en raison d'importants dégâts causés par une crue torrentielle. Il a quand même marqué un premier temps d'arrêt pour nous, avant de nous attaquer à la deuxième partie de l'ascension, et non pas des moindres.
Le deuxième point de mire de la journée était le refuge du Promontoire, situé à 3092 m d'altitude.
Une nouvelle fois, avec nos équipements volontairement léger, nous avions conscience qu'atteindre cette cabane perchée n'était pas une finalité en soit. Nous souhaitons donc seulement aller au plus haut que nous pouvions.
C'est à environ 2 900 m d'altitude que nous nous sommes arrêtés, après une montée de plus d'une heure et d'environ 600 m de dénivelé dans un chantier phénoménale de cailloux. Cette montée très technique à fini de m'achever physiquement, et je ressens que mon pied fraîchement réparé n'a pas particulièrement apprécié les disparités du terrain.

Nous décidons donc sagement d'entamer notre redescente, qui ne s'est pas avérée plus tranquille que la montée, au moins jusqu'au refuge de Chatteleret.
La fin du parcours, pourtant très roulante, se fait à contre cœur en marchant, des douleurs pas très sympathiques s'étant réveillées dans mon pied.

Nous rejoignons notre point de départ après plus de 6 heures d'efforts. Je me sens complètement vidée, mais surtout extrêmement reconnaissante des paysages auxquels j'ai pu avoir accès toute la journée.
Jour 3 : profiter des derniers moments
Après avoir plié bagages et malgré un pied fatigué, nous décidons de ne pas quitter la vallée sans profiter une dernière fois des paysages grandioses des Écrins avant de rejoindre notre appartement savoyard qui aura sans doute surchauffé sous ces températures caniculaires.

C'est donc une rando de papi avec un pique nique devant "un magnifique petit lac de montagne" qui a clôturé cette parenthèse enchantée au cœur des belles montagnes iséroises.
Au départ de Saint-Christophe-en-Oisans, nous sommes montés jusqu'au miroir des Fétoules puis redescendus par Le Puy, un petit hameau perché.

De là haut, nous pouvions apercevoir au loin quelques remontées mécaniques de la station des deux Alpes, qui nous ont rappelé qu'il fallait désormais redescendre de la Vallée...
Comentarios