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La Voie de l'Aigle : partez avec moi découvrir la beauté du Tyrol autrichien.

  • Photo du rédacteur: camille rebut
    camille rebut
  • 11 oct. 2022
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 août 2023

La voie de l’Aigle, ou Adlerweg, est un des chemins de randonnée les plus célèbres des Alpes Autrichiennes. Il se divise en deux : la partie Nord et la partie Ouest. Nous avons réalisé 11 étapes du coté nord (dans le sens inverse de la direction classique) et 5 étapes dans l’ouest, un contretemps nous obligeant à changer nos plans.

Chemin à suivre : le 601 !

Initialement, nous voulions organiser nos treks en totale autonomie, porter couchage et nourriture et avancer selon la météo, nos capacités du jour et l’attractivité de l’étape. Nous avons dû finalement totalement changer l’organisation de notre voyage, puisqu’il est interdit de bivouaquer dans le Tyrol (hors campement d’urgence). Nous avons donc dormi dans les refuges qui rythment les étapes de la voie de l’Aigle.


Nous nous sommes vite rendus compte que l’interdiction de bivouaquer n’était pas là seulement dans un but écologique et de protection de la biodiversité, mais aussi dans un but économique. En effet, certains refuges appliquaient un supplément sur la nuit si nous ne consommions pas sur place… Nous avions parfois l’impression d’être plutôt dans des hôtels de montagne, et de se trouver bien loin de la conception des refuges que nous avons en France. Nous avons donc dû adapter nos plans puisque nous pensions manger avec notre popote le soir, pour pouvoir organiser notre soirée comme nous le souhaitions, et faire quelques économies.


Nous avons adhéré au club alpin d’Innsbruck dès le début du voyage pour bénéficier des nuits en refuge à moitié prix. Même si la nuit ne coute pas cher (entre 10 et 15 euros par personne), consommer à chaque fois a fait exploser notre budget, même s’il faut avouer que c’était beaucoup plus confortable que nos plans de base.

Devant chaque refuge se trouve le ou les étendard(s) des sections alpines qui le détienne.

En plus de tout cela s’ajoute une certaine culpabilité, sachant que nous mangions quasiment tous les soirs de la nourriture qui avait été montée en hélicoptère.

Nous avons d’ailleurs pu assister à plusieurs ravitaillement, lors du premier trek dans la partie nord. C’était vraiment impressionnant de voir la maitrise du pilote, capable de faire plusieurs aller-retours à travers les montagnes escarpées pour apporter plusieurs palettes de nourriture, la plupart du temps pas très locale en prime (fruits exotiques…).

Ravitaillement du refuge "Anhalter Hütte" (2040 m)

POURQUOI AVOIR CHOISI LA VOIE DE L'AIGLE?

Sur les chemins de randonnée, quand nous étions amenés à discuter avec d’autres marcheurs (en anglais ou en français, nos connaissances en allemand nous limitant très très vite), beaucoup nous ont dit « vous êtes français, mais pourquoi vous ne randonnez pas dans les Alpes françaises ? ». La première fois que nous avons entendu ça, j’ai été un peu vexée, comme si nous n’étions pas les bienvenus ici. En effet, en regardant les registres des passages dans les refuges, nous nous sommes rendus compte que 99 % des randonneurs étaient soit autrichiens soit allemands. Cela se ressentait puisque tout était écrit en allemand. Nous n’avons jamais vu de traduction sur les menus ou les écritos d’information.


Nous avons compris plus tard, au fil d’une discussion plus poussée avec un compagnon de route que nous avons suivi pendant plusieurs jours, que cette réflexion révélait en fait une certaine admiration pour les Alpes françaises, peut-être parce que nous pouvons apercevoir le Mont Blanc, sommet des Alpes, depuis chez nous ?


De notre côté, nous avions décidé de se rendre à l’étranger car nous n’aurons pas souvent l’occasion de partir 1 mois et demi en vacances. Comme nous désirons voyager le plus possible sans prendre l’avion, c’était l’occasion ou jamais de visiter plusieurs pays européens et de découvrir une partie des Alpes que nous ne connaissions pas du tout.


Nous avons découvert la Voie de l’Aigle sur le livre « Le tour du monde en 80 Treks ». Après quelques recherches, ce chemin de randonnée s’est placé au cœur de notre projet de voyage, tout d’abord parce que nous voulions visiter l’Autriche et que le Tyrol est réputé pour ses beaux paysages, mais aussi parce qu’il est facile d’accès en transports en commun ! En effet, les réseaux de bus et de train en Autriche sont très développés, ce qui est très pratique pour nous, touristes, mais aussi pour la population locale ! Je me rappelle notamment de la fois où nous avons pris un bus passant par un col avoisinant les 2000 mètres pour rejoindre Pfafflar. Nous étions alors entourés de 4 ou 5 grands-mères qui revenaient de la ville la plus proche, provisions en main, et qui semblaient habituées du voyage sur ces routes sinueuses.


Quand nous avons commencé à organiser notre voyage, nous avons tout d’abord pensé à aller dans les Dolomites. Malheureusement, il est compliqué de se rendre dans cette région des Alpes en transports en commun… La seule solution pour y aller était de passer par Milan mais nous avons déjà visité cette ville durant l’été 2021. Nous avons donc opté pour l’Autriche, un pays que nous ne connaissions pas du tout mais que nous avons vraiment adoré au final.

Découverte d'un joli lac entre Kalserjochhaus (2310 m) et Ansbacherhütte (2376 m)

ALORS, C'ETAIT COMMENT CES TREKS?

Nous avons marché une vingtaine de jours durant lesquels j’ai ressenti des sensations que je n’avais encore jamais connu. Ma plus longue expérience de trek était alors le Tour des 6 dans la Vallée d’Aoste, que nous avions réalisé en 3 jours en septembre 2021.


J’ai principalement ressenti un sentiment de liberté. Mis à part dans les refuges, nous n’avons pas vu grand monde sur les chemins. Nous étions seuls dans la nature, pleinement occupé à regarder où nous mettions les pieds, mais aussi à écouter ce qui nous entourait, admirer le paysage, découvrir des fleurs plus belles les unes que les autres, chercher l’animal qui avait fait du bruit… Absolument tous nos sens étaient en ébullition.

Il n’y avait pas souvent de réseau. Alors, une fois que nous avions prévenu nos familles que cela allait être difficile d’avoir de nos nouvelles tous les jours, je me suis sentie libre de ce côté-là aussi.


Ce que j’ai le plus apprécié a été de me retrouver avec mes pensées pendant ces longues heures de marche. J’ai pu réfléchir à ce que je voulais vraiment, aux projets que je voulais réaliser (c’est d’ailleurs dans ces moments-là qu’a muri l’idée de ce blog). Certains trouvent que marcher ou courir est ennuyant. Personnellement je ne m’ennuie jamais, je pense. Cela s’accompagnait d’un sentiment de gratitude. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu vivre ces moments, ressenti ces choses, vu ces paysages.

Au programme de l'étape 3 : traversée de ruisseau pieds nus pour une bonne récup ! :)

Les treks de plusieurs jours se différencient vraiment des rando en une journée sur ce point. Quand nous partons pour un jour de randonnée, je pense à ce que je dois faire le lendemain ou dans les prochains jours, à ce dont il faut absolument que je m’occupe pour la semaine d’après, à planifier mes journées etc. Cette fois-ci, j’ai pu réellement me concentrer sur mes pensées profondes. Je n’avais pas à m’occuper de ce que je devais faire le lendemain puisque tout ce que je devais faire était de me rendre au point d’après, de profiter de l’instant présent.


J’ai également ressenti de la fierté. J’ai été fière de moi, fière de pouvoir réaliser cette aventure, de tenir le coup physiquement. J’ai été également fière de pouvoir me contenter de peu, de vivre avec peu de confort et d’être heureuse comme cela.

Passage par le Gradötzattel (2826 m)

Également, j’ai ressenti de la peur. Peur des changements qui nous entourent, peur de ce que nous infligeons à la nature, peur de voir que les glaciers étaient particulièrement abimés… Nous ne pouvons pas nous rendre compte de l’impact que nous avons sur la nature avant d’y être pleinement confronté. Notre dernière nuit en refuge du voyage, à Studlhütte (2802m), nous avons comparé des photos du Grossglockner (le sommet le plus haut d’Autriche sur lequel se trouve un immense glacier) datant de plusieurs dizaines d’années à celles que nous avons prises cette année 2022, qui a été particulièrement chaude. Le constat est saisissant. Là où se trouvait le glacier il y a une dizaine d’année, nous pouvions maintenant croire que se trouve un chemin de randonnée classique. Nous avons donc pu constater par nous-même ces changements, alors que dans le même temps, un glacier s’effondrait complétement dans les Dolomites…




Le Grossglockner vu de près (photos prises à environ 3000 m)

Au final, nos treks se sont très bien déroulés. Nous avons eu une chance incroyable avec la météo, puisque nous avons marché qu’un seul jour sous la pluie (sur les 16 jours de marche) ! Coté physique, à part une grosse entorse pour Virgil, qui nous a obligés à rester à l'arrêt quelques jours lors du second trek, nous n’avons rien d’autres à signaler que des petits bleus dus à des jolies cascades en descente. Pour une première expérience de trek long avec des gros sacs à dos, on peut dire que le défi est réussi !

 
 
 

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